Un pêcheur de Margencel dans l'Amour est dans le pré.
Le pêcheur professionnel Raphaël Jordan est l’un des 14 agriculteurs de la saison 12 de l’émission « L’Amour est dans le Pré ».
L’amour ne sera en effet cette année pas seulement dans les prés, en accueillant pour la 1ere fois ce pêcheur de métier.
La diffusion de son portrait, lundi 9 janvier en prime-time sur M6, a-t-elle séduit ?
S’il ignore encore combien de lettres de prétendantes Karine Lemarchand lui remettra prochainement (le tournage de l’émission n’est programmé qu’au printemps), la petite histoire raconte que Raphaël Jordan a en tout cas déjà reçu une quarantaine de courriers « en direct ». Des célibataires, « pour la plupart haut-savoyardes », qui souhaitaient visiblement zapper la case-télé…
Un peu plus sérieusement et pour mieux connaître Raphaël J. et son métier, voici ci-dessous un extrait des propos recueillis par Annie Mitault, Tables et Auberges de France
lls sont près d’une cinquantaine de pêcheurs à sortir en barque plusieurs fois par jour, pour attraper les poissons du Lac Léman qui font le bonheur des restaurateurs et de leurs clients. Parmi eux, Raphaël Jordan, qui exerce sa profession avec enthousiasme sur le plus grand lac naturel d’Europe de l’Ouest. Il fait partie de ces artisans et producteurs locaux qui travaillent dans l’ombre des chefs cuisiniers. A bord de sa barque lémanique traditionnelle, Raphaël Jordan déploie ses filets sur la « petite mer » franco-suisse, avec les Alpes en toile de fond. Il nous fait partager sa passion pour ce métier hors du commun depuis le port de Séchex :
Comment êtes-vous devenu pêcheur sur le Léman ?
J’ai grandi auprès du Lac Léman. Bien que né dans une famille de pêcheurs, je ne me prédestinais pas à cette carrière. Je suis devenu ingénieur dans l’industrie automobile. C’est à partir des années 2000 que j’ai souhaité me rapprocher de la nature et de mes sources. Au-delà de ma passion pour la pêche, c’est un véritable « appel du lac » que j’ai ressenti… Grâce à mes oncles qui ont hébergé mon activité dans un premier temps dans leur pêcherie, j’ai pu me lancer en 2004 à 30 ans. Une vraie reconversion ! Je travaille aujourd’hui avec ma mère qui m’aide préparer les poissons pour la vente à la pêcherie.
Racontez-nous votre journée de travail…
Ma journée s’étire de l’aube à la soirée… elle commence le soir avec la pose les filets dérivants pour les féras, que l’on appelle des « pics ». Le matin, avant le lever du jour, je pars sur le lac pour lever ces filets. Il en est de même pour la pêche des ombles chevaliers. En été, on pose également les filets pour les perches, puis l’après-midi on les relève. On « démaille » ou on « depêche », l’étape la plus longue et la plus minutieuse, consistant à retirer les poissons (souvent de petite taille) des mailles des filets sans les abimer. A l’issue de ces tous ces allers retours, je rentre au port préparer le poisson pour le vendre. Il faut écailler, vider, tailler les filets et préparer les commandes. Egalement 3 fois par semaine, je vais relever les nasses à écrevisses…
Les poissons du Lac Léman occupent une place de choix dans la gastronomie. Aimez-vous les déguster ?
Les poissons du Léman bénéficient d’une certaine notoriété depuis toujours, particulièrement pour la finesse de leur chair. Des particuliers viennent directement à la pêcherie de Margencel chercher la pêche du jour. Les poissonniers et Les restaurateurs, eux, s’approvisionnent auprès d’une plate-forme de vente avec laquelle je travaille. J’aime beaucoup aller découvrir nos produits sublimés par le savoir-faire des chefs. C’est un vrai plaisir de déguster les créations gastronomiques, issues de notre pêche sur le Lac Léman, comme celles de Benoit Vidal. J’ai le privilège de partager avec les chefs la passion des beaux produits. Je prends ce que le lac veut bien me donner et je leurs transmets ces cadeaux que je reçois chaque jour !
Propos recueillis par Annie Mitault